Alors que les styles de jeu évoluent constamment, une constante demeure : la performance physique est essentielle. Mais dans quelle mesure cette performance reste-t-elle stable au cours d’une saison ? Existe-t-il des schémas prévisibles qui se répètent année après année – et si oui, leur compréhension pourrait-elle transformer l’approche des clubs en matière de recrutement, de détection et d’évaluation des joueurs ?
Nous avons utilisé les données physiques de SkillCorner sur plusieurs saisons pour explorer la question de la saisonnalité dans la performance physique, en nous concentrant sur deux indicateurs clés* :
Mètres par minute (MPM)¹ – la distance totale parcourue par minute de temps effectif
Nombre d’actions à haute intensité (HIC)² – une combinaison de courses à haute vitesse (HSR)³ et de sprints⁴
Les deux indicateurs ont été ajustés pour 60 minutes de jeu effectif afin de garantir des comparaisons équitables entre les matchs et les compétitions.
*Définitions:
Notre objectif ici est de mettre en lumière des tendances susceptibles de susciter des questions intéressantes que les clubs pourraient explorer dans leur propre contexte. Voici ce que nous avons observé.
COMPÉTITION |
SAISON |
🏴 Premier League |
19/201, 20/21, 21/22, 22/232, 23/24 |
🇪🇸 La Liga |
19/201, 20/21, 21/22, 22/232, 23/24 |
🇫🇷 Ligue 1 |
19/201, 20/21, 21/22, 22/232, 23/24 |
🇩🇪 Bundesliga |
19/201, 20/21, 21/22, 22/232, 23/24 |
🇮🇹 Serie A |
19/201, 20/21, 21/22, 22/232, 23/24 |
🇯🇵 J League |
2021, 2022, 2023, 2024 |
🇰🇷 K League |
2021, 2022, 2023, 2024 |
🇳🇴 Eliteserien |
2021, 2022, 2023, 2024 |
🇸🇪 Allsvenskan |
2021, 2022, 2023, 2024 |
🇺🇸 MLS |
2021, 2022, 2023, 2024 |
🇧🇪 Jupiler Pro League |
20/21, 21/22, 22/232, 23/24 |
🇩🇰 Superliga |
20/21, 21/22, 22/232, 23/24 |
🏴 Premiership |
20/21, 21/22, 22/232, 23/24 |
🇬🇷 Super League |
20//21, 21/22, 22/232, 23/24 |
🇨🇭 Super League |
20/21, 21/22, 22/232, 23/24 |
¹ Impacté par le Covid
² Impacté par la Coupe du Monde de la FIFA en décembre 2022
En examinant les cinq grands championnats européens, notre analyse révèle un schéma récurrent : les indicateurs physiques, en particulier le MPM, suivent systématiquement une courbe en cloche au fil de la saison. Les joueurs atteignent généralement leur pic de performance en milieu de saison, avant une baisse vers la fin.
MÈTRES PAR MINUTE - 'BIG FIVE'
Si le HIC suit une trajectoire un peu plus irrégulière, il reflète globalement cette courbe – ce qui suggère que la distance parcourue et l’intensité des actions peuvent être soumises aux mêmes cycles saisonniers.
MÈTRES PAR MINUTE - 'BIG FIVE'
Cela soulève une question intéressante : qu'est-ce qui pourrait être à l'origine de ces fluctuations ?
Pour tester si des conditions environnementales comme la température influencent ces schémas, nous nous sommes tournés vers les ligues opérant selon un calendrier estival (mars à novembre) plutôt qu’hivernal (Japon, Corée, Norvège, Suède, États-Unis).
Nous avons observé une courbe en cloche inversée : les équipes de ces compétitions enregistrent leur plus faible performance physique au plus fort de l’été. Cela suggère un effet climatique potentiel : les mois plus frais seraient plus propices à la performance physique, tandis que la chaleur entraînerait une baisse naturelle.
MÈTRES PAR MINUTE - SUMMER LEAGUES
NOMBRE D'ACTIONS À HAUTE INTENSITÉ - SUMMER LEAGUES
La question de savoir si les clubs tiennent compte de cet aspect lorsqu'ils recrutent des joueurs dans des climats ou des hémisphères différents mérite également d'être approfondie.
Autre aspect étudié : l’influence des enjeux compétitifs. Hypothèse : lorsque la pression augmente – en phases finales ou dans la lutte pour le titre – les performances physiques restent-elles élevées ?
Des ligues comme la Jupiler Pro League belge, avec des phases scindées en fin de saison, offrent un bon prisme d’analyse. Dans ces compétitions, MPM et HIC augmentent en début de saison – mais la baisse est souvent moins marquée à mesure que les équipes se battent pour chaque point jusqu’en mai.
Cela confirme que le contexte compte : la pression, le format de compétition et l’importance des matchs peuvent tous contribuer à maintenir un niveau physique élevé jusqu’en fin de saison.
MÈTRES PAR MINUTE - PAR PHASE LEAGUES
NOMBRE D'ACTIONS À HAUTE INTENSITÉ - SPLIT PHASE LEAGUES
Bien que cette recherche ne recommande pas une action spécifique, elle soulève plusieurs questions pertinentes pour les clubs :
Les rapports de recrutement sont-ils biaisés par le moment de la saison où un joueur est observé ?
Les clubs sous-évaluent-ils ou surévaluent-ils involontairement certains joueurs en se basant sur des performances physiques influencées par la saison ou le climat ?
Existe-t-il une opportunité de rompre avec la tendance – et de maintenir une performance physique élevée plus longtemps que les concurrents ?
Elle ouvre aussi des pistes de réflexion pour les départements de performance et de science du sport :
Chez SkillCorner, nous pensons que des données contextuelles et de qualité ne se contentent pas de fournir des réponses – elles permettent de prendre de meilleures décisions. Cette étude sur les tendances physiques saisonnières n’est qu’un exemple de la manière dont nos données peuvent nourrir la réflexion dans divers départements, du recrutement à la performance en passant par le développement des joueurs.
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